histoire du lycée

Préambule

Le Conseil de Tutelle des établissements sous tutelle de St Joseph de Cluny a désiré mettre à la disposition des communautés éducatives un texte d’orientation pastorale simple, facilement lisible par tous, concret, dans l’esprit même de la fondatrice de la Congrégation qui, toute sa vie, disait « Je cherche à connaître la sainte Volonté de Dieu afin de l’accomplir »

Ce texte ne se substitue pas aux textes officiels qui fondent l’Enseignement Catholique et auxquels les établissements se référent. Il a semblé au conseil que le charisme d’Anne-Marie Javouhey, pouvait être source d’inspiration dans l’application de ces textes et inciter les établissements à s’inscrire dans une « fidélité créatrice ».

Le Conseil de Tutelle laisse à chaque communauté éducative, sous la responsabilité du chef d’établissement, le soin de mettre en place des actions concrètes qui fassent vivre ce charisme. Anne-Marie Javouhey disait aussi : « On ne contraint pas (les hommes), on les persuade ». Avec la Supérieure Générale des Soeurs de St Joseph de Cluny dans son rapport au Ministre de la Marine et des Colonies, le 25 juillet 1840, soyons persuadés d’offrir aux jeunes qui nous sont confiés cette « liberté » qui doit « [les] rendre à eux-mêmes et à leur qualité d’hommes »

À l’exemple d’Anne-Marie Javouhey

«Sur le terrain », à la façon d’Anne-Marie Javouhey, c’est-à-dire avec pragmatisme et en toute liberté. « J’ai promis à Dieu de me dévouer tout entière au service des malades et à l’instruction des petites filles. », annonce-t-elle à son père à 19 ans. Ayant découvert l’Afrique et l’esclavage, elle déclare en 1822: « Pour ce qui m’intéresse, j’aime les Africains. Je voudrais employer tous les moyens qui sont en mon pouvoir pour leur bonheur présent et futur. »

L’appel reçu de Dieu, qu’elle invoque sans cesse dans ses lettres, éclaire sa mission au service des plus défavori-sés. Elle écrit en 1837: « Je suis appelée à nourrir et à vêtir les pauvres de Jésus-Christ (…), à leur apprendre à connaître Dieu et sa loi. Que cette mission est belle ! J’en sens tout le prix. »

Depuis, la Congrégation de Saint Joseph de Cluny, qu’Anne-Marie Javouhey a fondée en 1807, donne à l’éducation une place essentielle dans la mission d’évangélisation, avec la certitude que tous les hommes sont « fils du Père commun », que tous « doivent parvenir au rang des hommes, participer aux droits de la société, au bonheur de la civilisation (…) .»

Des établissements qui permettent la réussite de tous

Ces paroles fortes d’Anne-Marie Javouhey, dans le contexte particulier des rapports humains de son époque et de la marche vers l’abolition de l’esclavage, donnent sens, encore aujourd’hui en France, au projet d’un établissement catholique d’enseignement sous tutelle Saint Joseph de Cluny. Comment aurait-elle agi face aux esclavages de notre temps? Si les questions ne se posent pas toujours dans les mêmes termes qu’à son époque, elles relèvent pourtant des mêmes préoccupations de formation et d’éducation.

Dans la fidélité à la fondatrice et dans le même esprit de service, l’établissement articule son action autour de cette idée essentielle : tout homme a droit au respect et à une formation humaine et spirituelle.

Ainsi, l’établissement est ouvert à tous, sans distinction d’origine, d’opinion ou de croyance. Cette ouverture suppose le refus de tous les critères d’admission autres que ceux fixés par la réglementation officielle. Toute demande d’admission mérite considération. Les familles connaissent la démarche à entreprendre en cas de difficulté financière.

L’établissement invite à une attention aux plus vulnérables. Les fragilités sont économiques mais aussi affectives, psychologiques, intellectuelles, morales et spirituelles. Toute la démarche éducative est explicite et se fonde sur la qualité d’un enseignement privilégiant une démarche novatrice et expérimentale, sur la richesse des relations humaines, sur la conviction au final que tout jeune peut progresser.

L’établissement est missionnaire. Il est un lieu d’évangélisation, étroitement lié à l’Eglise locale. L’annonce de Jésus-Christ se fait dans le respect des consciences, en fonction des publics et des âges dans le cadre de la pastorale scolaire, en privilégiant le témoignage et en encourageant l’engagement. Un temps spécifique est consacré à la culture chrétienne. Les enseignants, dans l’enseignement de leur discipline, ont le souci de faire accéder les élèves à la connaissance du fait religieux. Catéchèse et célébrations doivent être prévues tout au long de l’année scolaire.

L’établissement est ouvert à l’universel. La question du sens de la vie, que porte chaque être humain, se pose aussi à l’échelle de l’humanité aujourd’hui. C’est à l’échelon planétaire que se traitent les grandes questions. La connaissance de l’autre, nécessaire pour libérer des peurs, exige l’ouverture aux autres cultures, l’apprentissage de langues étrangères, les échanges entre établissements. La présence dans le tissu local se double d’une solidarité internationale.

Un appel à tous

Les adultes, membres des communautés éducatives, enseignants, personnels d’éducation, personnels administratifs et de service, dans l’exercice de leur métier et le respect de leurs convictions, ont conscience de participer à une œuvre éducative qui a un sens et répondent aux interrogations des enfants et des jeunes sur leur identité et sur le monde qui les entoure. « Donnez l’exemple, dit Anne-Marie Javouhey à une de ses sœurs, soyez toujours la première pour tous les exercices, le travail et le reste (…) Faites le bonheur de tout ce qui vous entoure…»

En guise de conclusion

Le 16 janvier 1817, les premières religieuses s’embarquaient à Rochefort pour l’ile

Bourbon… La vie de la fondatrice de la Congrégation Saint Joseph de Cluny appelle à aller de l’avant, vers des horizons inconnus de mission et de service, dans l’attention aux signes des temps et dans l’ouverture aux richesses des jeunes qui sont confiés aux établissements.

« Tâchons de bien faire, laissons à Dieu le soin du succès. Conservons notre âme en paix et nous ferons beaucoup de bien : tout ce qui nous trouble ne vient pas de Dieu, il ne se communique que dans la paix. C’est là ma boussole, elle ne me trompe jamais.» (Anne-Marie Javouhey 3 juin 1846).